15
Août 1992 :
Le
brouillard toujours présent, nous terminons le
courrier pour le poster avant midi. Nous en profitons
pour effectuer un tour d’eau.
Après
le départ de nos deux voisins vers 14h, nous allons
nous promener sur l’île d’en face. Constatant
alors une bonne visibilité à l’extérieur
des îles, nous décidons de partir pour Grey
River que nous atteignons à 20h à cause
du vent faible. Il a fallu atteindre la bouée d’atterrissage
pour apercevoir pour apercevoir l’entrée
entre les hautes falaises (plus de 300 m).
La
nuit tombant, nous nous amarrons à un petit quai
de pêcheurs au lieu de poursuivre vers le fond du
fjord.
16 août 1992 :
Après
la vaisselle et le rangement du bateau, nous remontons
Northwest Arm où vivent quelques personnes
durant l’été. |
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Pendant
le trajet, nous avons reposé les cagnards ;
le cockpit semble moins nu.
Après
le repas, nous débarquons au torrent où
nous nous baignons malgré l’eau glaciale
sous l’œil effaré de Mamie. |
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Soirée
tranquille à bavarder avec les habitants du lieu
qui vivent de pêche et de chasse, l'usine de transformation
étant fermée à cause du moratoire
sur la morue.
17
août 1992 :
Après
la vaisselle et les devoirs, nous levons l’ancre
pour retourner à Grey River.
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Le
brouillard stagne aux sommets des falaises. |
Après
le déjeuner, nous faisons le tour du village (233
habitants) et achetons quelques fruits dans l’unique
magasin. Nous assistons à l’arrivée
du ferry qui livre le courrier et les colis postaux. Toute
la population était présente.
A
15h45, nous partons malgré la mauvaise visibilité.
Nous avançons au moteur car il n’y a toujours
pas de vent. Le radar fonctionne en permanence.
Nous avons la chance d’apercevoir un groupe de
dauphins en chasse ; de nombreux fous de bassans plongent
aussi parmi eux.
Les
falaises sont différentes de celles déjà
vues : feuilletées et de couleur rouge.
A
19h30, nous nous amarrons au village de François
à couple d’un bateau de pêche transformé
en plaisance. |
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Nous
dînons avec les crêpes préparées
par Aurélie pendant la navigation. Nous ouvrons
une bouteille de cidre achetée en France.
18
août 1992 :
Nous
partons vers 9h30. Il n’y a pas de vent mais un
épais brouillard. Le radar est vraiment indispensable.
Vers
13h15, nous décidons de nous arrêter à
Richard Harbour. Les américains aperçus
à Grey River nous préviennent que les fonds
sont profonds et de mauvaise tenue. Effectivement l’ancre
chasse. Brigitte et moi devons nous y prendre en deux
fois pour la relever. Un guindeau électrique serait
le bienvenu. Nous décidons de poursuivre notre
chemin devant ce mouillage peu sûr.
Une
nouvelle fois, nous voyons des dauphins dont certains
font des bonds hors de l’eau.
Vers
16h, la visibilité s’améliore nous
laissant apercevoir le bas des falaises. A notre Sud,
à moins de sept milles, nous apercevons le début
d’Hermitage Bay.
A
la pointe Dawson, les trois gardiens du phare nous font
des signes auxquels nous répondons.
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A
16h45, nous nous amarrons au quai désaffecté
de Pushthrough.
Aussitôt nous pêchons notre repas du soir,
des truites de mer. |
Ensuite,
nous allons à la découverte des vestiges
du village dont les maisons en bois sont éparpillées
un peu partout. Le cimetière est envahi par les
mauvaises herbes. La tombe la plus récente est
de 1958. Nous constatons le jeune âge des morts
entre 15 et 25 ans. Pour quelle raison ?
19
août 1992 :
Il
pleut une bonne partie de la nuit et de la journée.
Lors
d'une légère accalmie,
nous allons ramasser des framboises.
Après
le déjeuner, nous y retournons mais la pluie redouble
et nous voilà trempés. Nous avons récolté
2kg100 de framboises.
Vers
16h, le soleil se lève et nous mettons tous nos
vêtements à sécher.
Tandis
que je cuis les confitures et prépare le repas,
les enfants pêchent et Alain et Mamie lisent.
Le
soir, nous réussissons à nouveau à
capter RFO, la station radio de Saint-Pierre et Miquelon.
Alain et moi brodons tandis que Mamie lit.
20
août 1992 :
Réveillés
en sursaut à 8h15, nous déjeunons rapidement
et partons à 9h au moteur. Il n'y a toujours pas
de vent mais le brouillard et la pluie sont présents.
Le radar est de nouveau en service.
Nous prenons le
“Lampidoes
Passage” bordé de hautes falaises
abruptes. Nous apercevons de nombreuses cascades et
des petites criques pour mouiller (à vérifier
car peut-être trop profondes ou de mauvaises
tenues). |
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A
14h40, nous nous amarrons au quai de Saint-Alban's
qui est en réparation. Le chef de chantier vient
à bord et nous emmène, Brigitte et moi,
dans le village. Malheureusement nous ne trouvons pas
de laverie automatique, but de notre venue.
Après
le dîner, nous allons tous nous promener pendant
une heure.
21
août 1992 :
Mamie et moi écrivons
du courrier. Puis vers 10h30, Aurélie restant au
bateau brodé, nous partons à la poste, à
la banque et aux courses. Pour un village de 1900 habitants,
nous trouvons les magasins pauvrement achalandés
surtout en fruits et légumes. Nous revenons au
bateau vers 13h30 après avoir parcouru plus de
sept kilomètres sous une chaleur humide.
Nous
faisons le plein d'eau à la petite usine au bout
du quai. Nous bavons devant quelques beaux spécimens
de truites, plus de huit livres, élevées
à Roty
Bay.
Vers
15h45, nous partons au moteur car le vent est de face
canalisé par les falaises. Nous reprenons le Lampidoes
Passage où nous essayons de mouiller à Marguery
Cove mais l'ancre n'accroche pas. nous continuons jusqu'à
Pomley
Cove.
Là, nous apercevons
deux plongeons huard ainsi que deux phoques qui, petit
à petit, s'approchent du bateau.
Après avoir
gonflé l'annexe, nous allons chercher deux jerrycans
d'eau au torrent et nous mettons la lessive à tremper
toute la nuit.
22
août 1992 :
Dans la nuit, le vent
descendant des falaises souffle par rafales et la chaîne
rague
sur le fond de graviers. La nuit n'a pas été
très reposante.
|
Après
le petit-déjeuner, Brigitte et moi descendons
à terre pour rincer la lessive dans le torrent.
La pluie commence à tomber alors que le vent
se renforce. |
A
13h45, nous levons l'ancre pour rejoindre le quai de Pushthrough.
Ce lieu nous plait beaucoup.
Dès
notre arrivée, Mamie et Brigitte étendent
le linge qui sèche très rapidement
avec
ce vent et le soleil qui brille depuis le début
d'après-midi.
En
soirée, alors que l'équipage brode, tricote
ou lit, nos voisins sur leur vedette sont en train d'arroser
abondamment le samedi soir. Vers 23h, les occupants d'une
autre vedette se joignent à eux.
23
août 1992 :
Levés à
5h30, nous prenons un rapide petit déjeuner. Puis,
à 6h20, nous quittons le quai.
Jusqu'à 10h,
nous fonçons à 6/7 nœuds car le vent
du Nord descend des falaises. La valse des ris a lieu.
A partir de 10h45, le vent tombe définitivement.
Nous continuons au moteur.
Vers 14h, le vent
se lève doucement du SW. Nous naviguons lentement
sous GV et génois.
A 15h30, le courant
nous déportant et le vent virant progressivement
dans le cap, nous décidons de mettre le moteur
jusqu'à Ramea Islands.
A 17h30, nous nous
amarrons au quai de Ship Cove. Profitant de celui-ci,
nous plions le génois et le foc 1 pour les ranger
dans la soute à voile.
Pour le dîner,
nous finissons les restes d'hier soir : poulet sauce mornay.
Puis nous nous couchons de bonne heure.
24
août 1992 :
Ce matin, c'est le
grand nettoyage de l'équipage dans le cockpit recouvert
du taud. Le pulvérisateur se révèle
bien pratique et surtout économique pour l'eau.
Ensuite
les enfants font leurs devoirs de révision. Nous
avons de plus en plus de problèmes devant leur
attitude. Il est difficile de concilier l'éducation
française avec notre vie au Canada. Les enfants
voient qu'ici la discipline est très lâche.
Aujourd'hui, Mamie
passera une partie de la journée au lit car elle
s'est levée avec le mal de tête.
Pour le moteur, j'ai
transvasé une soixantaine de litres de gas oil
venant des réservoirs de chauffage.
Après le déjeuner,
nous devons renoncer à débarquer à
terre car le bateau est entouré d'une grande nappe
de mazout.
Aussi chacun vaque
à ses occupations : lecture, tricot ou broderie.
Je fais une épissure sur une des amarres qui commence
à être bien usée.
Après
le dîner, nous avons le plaisir de recevoir
la visite d'un couple de Saint-Pierre et Miquelon
qui naviguent avec une vedette de dix mètres. |
|
Ils
sont surpris d'apprendre les taxes que nous devrions payer
pour hiverner à Saint-Pierre. Ils vont en parler
à leur retour.
D'ici un an ou deux,
ils pensent prendre une année sabbatique avec leur
vedette.
25
août 1992 :
Après la vaisselle,
la toilette et les devoirs scolaires nous partons visiter
la vedette d'Anne-Marie et Claude. Ensuite,
nous partons en ville nous promener et faire quelques
courses car nous avons décidé de dîner
ensemble. Brigitte préparera un choux farci et
Anne-Marie des macaronis au gratin. Les enfants en profitent
pour acheter trois pelotes de laine pour confectionner
un tapis en tricotin pour leur cabine.
Dans la soirée,
Anne-Marie et Claude viennent s'amarrer à couple
de nous.
Depuis la France,
c'est notre premier dîner à la française
:
-
Apéritif.
-
Entrée : quatre sortes de pâtés (c'est
la surprise d'Anne-Marie).
-
Choux-farci et macaroni au gratin avec vin rosé
acheté à la commission des liqueurs.
-
Gâteau de pain perdu.
-
Café.
Nous passons une excellente
soirée à parler.
26
août 1992 :
Aujourd'hui,
mon bosco préféré et adoré
a pris un sacré coup de vieux : 37 ans.
La météo
de 7h30 est bonne : vent E 15/20 nœuds. Nous décidons
de partir pour Port-aux-Basques.
Après avoir
dégonflé l'annexe et rangé le bateau,
nous disons au revoir à Anne-Marie et Claude qui
nous promettent de voir pour les taxes à Saint-Pierre.
Ils veulent que nous passions un hiver dans leurs îles.
|
Photo prise
par Claude. |
|
Sous
foc 1 seul, nous larguons les amarres. |
GV
à un ris, nous fonçons sous régulateur
d'allures croisant une baleine et des dauphins. Après
une bonne navigation, nous nous amarrons à 22h30
au quai de Port-aux-Basques.
Après un petit
casse-croûte et un thé chaud, nous nous couchons.
A
suivre ... |