Journal de bord
Nouvelle - Écosse : Nouvelle escale à Petit-de-Grat

30 octobre 1992 : ( Ouverture de la chasse au chevreuil. )
      Depuis hier, Damien ne veut pas travailler : il ne veut pas apprendre les jours de la semaine et les nouveaux sons (plo, pol; pro, por...). Il reste donc l'après-midi dans sa cabine alors que le reste de la famille rend visite à Marie-Louise et Gérald.
      Au retour, Aurélie commence son masque pour fêter l'Allowen. Nous trions les photos du Bras d'Or Lake que nous avons reçues hier.
      Après le dîner, Brigitte et moi avançons chez Gérard pour avoir des nouvelles de la chasse. Personne n'a tué de chevreuil : le champ où John et lui avaient préparé un gabion (un abri sommaire pour l'affût) a été labouré.


La végétation a revêtu ses couleurs d'automne.


31 octobre 1992 : ( Fête de l'Allowen. )
      École pour Damien qui ne consentira à quelques efforts qu'avec sa sœur.
      Aurélie a fini son masque tandis que Brigitte refaisais les drapeaux canadiens et français. Pendant ce temps, j'ai posé des pitons dans la penderie pour accrocher individuellement nos vestes et cirés. J'ai aussi modifié et posé une charnière pour le couvercle du poêle à mazout.
      Après le déjeuner, Aurélie déguisée en sorcière passe dans une quinzaine de maisons pour récolter bonbons et sucreries. Elle en revient avec une grosse quantité.
      Après le dîner, Brigitte tricote des “mocassins” (chaussettes en laine avec une semelle en cuir cousue) qui nous tiendront plus chaud aux pieds. Je continue le tapis pour notre cabine.

1er novembre 1992 :
      Grasse matinée. hum!!! c'est bon !!!
      Ensuite, pendant que Damien fait quelques révisions de calcul et lecture, nous balayons le bateau et rangeons le poste avant.

      Après le déjeuner. Auréle vient nous chercher pour qu'Annette nous coupe les cheveux. Nous dînons avec eux. Puis à 19h, nous allons à la réunion de la bibliothèque où nous avons vraiment l'impression que nous faisons vraiment partie de la communauté cette année.
      Retour en voiture puis lecture.


2 novembre 1992 :
      École. Révision générale pour Damien qui semble avoir bien assimilé son programme.
      Après le déjeuner, tournée d'eau malgré le vent froid du Nord qui souffle fort à partir de 15h. Alain part à la chasse avec Kenneth mais celui-ci n'est guère patient et 1h30 après, ils sont de retour au bateau.
      Pendant ce temps, je lisais et les enfants jouaient sur la plage.
      Après le dîner et la vaisselle, Alain va tenir compagnie quelques temps à Gérard qui s'ennuie tout seul.


3 novembre 1992 :
      Alain part à la chasse dès 6h. Damien en profite pour me rejoindre au lit.
      Après l'école, je vais à la poste chercher le colis de Mamie Menu. Pour la remercier, je lui téléphone. Mes parents l'embêtent toujours avec l'école car ils sont persuadés que les enfants apprennent mal.

4 novembre 1992 :
      Une nouvelle fois, je suis parti de bonne heure à la chasse mais je n'ai rien vu. Je me suis installé un affût sommaire. Au retour, je m'arrête chez kenneth avec qui nous allons essayer le fusil chez ses parents.
      A mon arrivée au bateau, Ethel et sa mère sont là et partent pour Port Hawkesbury avec Brigitte qui veut profiter des soldes pour acheter les jouets de Noël.
      Après le déjeuner préparé par mes soins (très bon aux dires des enfants), je nettoie et huile mes deux fusils. Puis je les aide à construire un radeau en sciant et en clouant des planches sur l'ancien radeau de Damien.
      Vers 15h30, ces dames reviennent de courses et nous buvons tous ensemble un café.
      Écriture de courrier après le dîner.

Retour de chasse.

5 novembre 1992 :
      Ce matin, après les leçons de français, nous partons chez Auréle et Liliane pour laver le linge. Brigitte retaille un rideau pour la tante de Liliane puis prépare une “couverte” pour le futur bébé de Tania et Serge.
      En début d'après-midi, nous allons regarder les jouets exposés par le Co-op à la salle communautaire. Nous regardons aussi une vidéo racontant la traversée de l'Arctique par le pôle Nord de la Sibérie à l'île Ellesmére (Canada).
      A notre retour, nous nous arrêtons un moment chez Gérard puis rentrons nous coucher au bateau.

6 novembre 1992 :
      La matinée s'est passée à faire l'école.
      Vers 14h, Serge et Mimie arrivent. Nous passons l'après-midi à discuter, chacun ayant beaucoup de choses à raconter. Nous dînons ensemble à la fortune du pot : pizza.

7 novembre 1992 :
      Tandis que Brigitte fait l'école aux enfants, je démonte notre dessus de lit et le lambris de notre cabine. Puis je découpe du styrodur pour recommencer l'isolation des renforts des cadénes. Après avoir récupéré chez Gérard des lattes pour étayer, nous collons les plaques.
      Soirée lecture après une visite chez Gérard.

8 novembre 1992 :
      Nous faisons la grasse matinée jusqu'à 8h30 (dimanche). Les enfants jouent aux légos dans le carré puis viennent avec nous dans notre lit.
      Vers 10h, nous partons chez Marie-Louise. Les enfants restent jouer tandis que nous avançons chez Karen. En passant, Jeanne nous donne du linge pour les enfants.
      L'après-midi, les enfants jouent sur la plage et dans les rochers. Après avoir fait un tour d'eau, nous écrivons du courrier.

9 novembre 1992 :
      Je suis parti dès 6h à la chasse au chevreuil derrière Petite-Anse. Malgré une attente jusqu'à 9h, je rentre sans n'avoir rien vu. Avec le vent de NO, je suis gelé. Aussi j'apprècie le chocolat chaud que Brigitte me prépare.
      Pendant mon absence, Brigitte a réussi à faire une matière avec les enfants.
      vers 10h, nous partons chez les parents de Gérard qui tue son cochon aujourd'hui. Nous récupérons la tête, les tripes et les pieds.
      Au retour, après un rapide casse-croûte, nous partons poster le courrier. Ensuite nous nous arrêtons chez Auréle et Liliane.
      Au grand désespoir des enfants, nous terminons la journée scolaire en rentrant au bateau.

10 novembre 1992 :
      Ce matin, Damien ne veut pas travailler. Aussi il reste seul au bateau tandis que nous partons chez Marie-Louise. “Gérard and Co” sont entrain de dépecer le veau qui vient d'être abattu.
      Après la tête, nous récupérons aussi les tripes que nous passons à l'eau de mer pour un rapide nettoyage.
      L'après-midi, Brigitte continue l'école avec les enfants. Pendant ce temps, je remonte les lambris et les dessus de lit de notre cabine.

11 novembre 1992 :
      Les enfants étudient le cinquième jour de la dixième semaine. Les cours avancent bien dans l'ensemble. Nous avons même pris un peu d'avance.
      L'après-midi, Brigitte et moi essayons en vain de nettoyer les tripes.
      A 17h, Auréle vient nous chercher pour nous montrer une voiture d'occasion : une Pony CX de chez hyndai. Nous concluons l'affaire pour 1300 $ canadiens si nous trouvons à nous assurer.
      Au retour, nous téléphonons à mamie pour transvaser de l'argent sur notre compte.

12 novembre 1992 :
      Pendant que Brigitte cuit les têtes, je fais l'école aux enfants.
      Après un rapide casse-croûte à midi, nous partons à pied chez Auréle et Liliane avec du linge à laver dans les sacs à dos.
      Nous allons à la banque où nous ne pouvons retirer que 700 $. Les retraits sont plafonnés car le dollar canadien baisse toujours à cause de la spéculation. Ensuite, Auréle téléphone à diverses assurances. Celles-ci nous demandent environ 950 $ étant étrangers et sans permis canadien. Nous renonçons à l'achat de la voiture.
      Brigitte et Liliane ont bâti et cousu le dessus de lit pour le future bébé de Tania.
      Les enfants, partis seuls échangés des livres à la bibliothèque, ramènent et visionnent une vidéo sur la vie des hérons.
      Pendant le dîner (17h), nous assistons à un magnifique coucher du soleil. l'horizon est tout violet et la mer laiteuse.
      Nous rentrons à pied au bateau tandis que les flaques d'eau commencent à geler.


13 novembre 1992 :
      Coup de vent du Sud toute la journée.
      Alain décortique les têtes de cochon et de veau puis met à cuire les langues.
      Je répare le tapis mural dont un des points d'attache est abîmé. Pendant ce temps, Alain découpe et colle des bandes de styrodur pour isoler le haut du puits de dérive.
      Après le dîner, il fait lire à Damien le tableau que j'ai préparé. L'apprentissage de la lecture avec Damien est stressant car il n'arrive toujours pas à reconnaître parfaitement certaines syllabes.

A suivre ...