Journal de bord
Nouvelle - Écosse : Hivernage à Petit-de-Grat (suite)

12 Avril 1992 :
      Aurélie nous prépare le petit déjeuner. C'est bien agréable!
      Nous rangeons les coffres sous le lit des enfants puis nous vidons ceux sous le lit de notre cabine. C'est le “foutoir” dans tout le bateau. Après les avoir nettoyés, Nous isolons les ferrailles apparentes et insufflons de la mousse expansive le long des cloisons.
      Mauvaise surprise : le four tombe en panne. Mais j'arrive à cuire un gâteau au chocolat et un pain au muesli avant son arrêt.
      Autre surprise, il est tombé entre cinq et dix centimètres de neige dans la journée.
      Nous regardons en soirée les revues apportées par Allan. Puis nous lisons.


13 Avril 1992 :
      Je me recouche après le petit déjeuner et fais un petit somme jusqu'à 11h. Pendant ce temps, les enfants font l'école sous la surveillance d'Alain. Aurélie refuse toujours d'apprendre ses régles de grammaire.
      Dans la matinée, Alain réussit à réparer le four. La tuyauterie d'alimentation entre le réservoir et le filtre était obstruée par des saletés.
      Après le déjeuner, nous rangeons les coffres et trions nos affaires.

      Dehors la tempête souffle avec des grains de neige. Il fait - 5°C. De la glace se forme sur le mât et les haubans. On va se faire
“bombarder” lors du dégel ce qui, en général, se produit la nuit.
      Nous finissons la journée en allant regarder un film chez Gérard.


14 Avril 1992 :
      Le vent souffle encore en tempête et la température est de 0°C à laquelle il faut rajouter le froid éolien. Qu'on est bien sous la couette!
      Aurélie nous réveille à 7h30 en préparant le petit déjeuner. Brave petite caille! Elle commence sa vingtième semaine de cours.
      Alain renforce l'isolation dans un des coffres des enfants.
      A marée basse, vers 11h, nous allons ramasser un grand seau de moules derrière le bateau. Mais que l'eau est froide; c'en est paralysant. Nous nous rendons compte que la survie d'un homme à la mer est nulle. Nous devrons redoubler de vigilance quand nous naviguerons plus au nord.
      Ensuite, avec vaillance, nous nous attaquons au nettoyage du réchaud et de ses brûleurs. Quel sale boulot! nous y avons passé l'après-midi. Mais, nous sommes heureux car le bateau commence à reprendre un petit air de propreté même s'il reste encore pas mal de travail.


15 Avril 1992 :
      L'après-midi, nous allons tous les quatre avec Gérard et Linda en bateau
jusqu'au Grand Barachois. Nous y pêchons un seau de dix litres de coques.
      Après le dîner, nous avons la visite d'Aurèle et Liliane qui amènent le colis de Mary Maxim contenant tapisserie à broder et laines pour le tapis de notre chambre.
      Ensuite nous lisons un peu.

16 Avril 1992 :

      Ce matin, nous décrassons l'intérieur du poêle à fuel car il en a besoin après avoir fonctionné tout cet hiver.
Nous profitons aussi du soleil pour nettoyer dehors les dessus du lit de notre cabine.
      L'après-midi,
nous ramassons un seau de moules derrière le bateau.
      Dans la soirée, nous stérilisons deux bocaux de coques et deux bocaux de moules après les avoir cuits et décortiqués. Ensuite nous allons jaser un moment chez Gérard et Linda. Puis un peu de lecture au lit.

17 Avril 1992 :
      Ce matin, nous nettoyons le dessus du lit des enfants.
      Mauvaise surprise l'après-midi en voulant nettoyer le coin navigation. Les cartes et les documents nautiques sont trempés et moisis. Nous commençons à faire sécher les instructions nautiques au dessus du poêle.
      A part moi, le reste de l'équipage a un début d'angine. Aussi, au lit de bonne heure à lire. Je finis mon livre à minuit alors qu'il y a longtemps qu'Alain ronfle.

18 Avril 1992 :
      Mon capitaine et mes zouzous se réveillent bien enrhumés.Çà tousse.
      Nous continuons à sécher les cartes et documents nautiques. Nous faisons aussi la liste des cartes à acheter pour cet été. Tout l'équipage a hâte de naviguer.
      Petite ballade où nous rencontrons Marie-Louise, Kenneth et Karen qui ramassent des coques.
      Dîner de bonne heure car tout le monde à grand faim. Longue soirée où les enfants jouent tout leur soul dehors.


19 Avril 1992 :
      Les cloches (lapins ici) sont passées cette nuit. Il y avait même une crotte en chocolat sur le radôme du radar comme l'avait prévu Damien.
      Aujourd'hui, ce fut la journée des visites; nous n'avons pas pu travailler au bateau.
      En fin d'après-midi, nous téléphonons à Mamie Menu qui nous informe que la douane française veut nous faire payer la taxe de francisation plus une amende de 10%. Nous lui demandons d'appeler les douaniers à Rouen.
      Ensuite nous pêchons un seau de moules et passons la soirée avec Linda.

20 Avril 1992 :
      De bonne heure, nous attaquons le nettoyage du coin navigation et posons une plaque d'isolation sur le contreplaqué du fond.
      Soirée à regarder un film chez Gérard.

21 Avril 1992 :
      Rangement du coin navigation.

      Nettoyage et isolation des coffres du carré.

      Depuis deux jours, les enfants passent leurs journées entières à jouer dehors. Le soir, ils sont affamés et bien fatigués.

22 Avril 1992 :
      En triant les provisions que nous rangeons dans les coffres du carré, nous apercevons des insectes morts de froid dans le blé. Nous le donnons à manger aux oiseaux.

      Dans l'après-midi, nous allons renouveler nos livres à la bibliothèque et poster le courrier pour Saint-Pierre et Miquelon. Nous avons écris aux douanes et au yacht club pour connaître les conditions administratives et financières pour un éventuel hivernage.

23 Avril 1992 :
      Tout en lavant notre linge chez Liliane, nous jasons et regardons la télévision. Après le déjeuner, Nicole nous ramène au bateau en voiture.
      A 13h, nous avons eu une interview pour le Courrier de la Nouvelle-Écosse. ( C’est le seul journal francophone de la province.)
      Dans la soirée, Allan nous visite accompagné d'Ethel et ses parents terre-neuviens. D'après ses renseignements, nous n'avons pas besoin de repasser notre permis de conduire pour louer une voiture.

Moi aussi, je veux des raquettes.

A suivre ...