Nous
sommes restés au port de plaisance de
Rochefort-sur-Mer jusqu'au 10 avril 1991.
Une nouvelle
fois, ce fut la course contre la montre :
- Opération
de l'appendicite pour Aurélie. (Elle avait fait
déjà quelques crises.)
- Aller-retour
à l'usine Verneuil Semences pour finir le déménagement.
- Démarches
administratives (la galère...)
- Pose de
l'éolienne.
- Branchement
correct
du radar.
- Modifications
du régulateur d'allures.
- Fin des
devoirs pour Aurélie.
- Soirée
d'adieux avec la famille et les amis.
- Premiers
achats pour le ravitaillement.
- Etc.
...
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11 avril 1991 :
Nous quittons le
port accompagné par les sirènes et cornes
de brume des autres voiliers.
Brigitte et moi
avons la larme à l'œil car nous tournons
une page définitive. Nous savons que nous faisons
du mal à des êtres chers en partant. Mais
c'est notre vie, elle est courte, et il faut la vivre
égoïstement.
Il fait beau et
nous descendons la Charente sous voiles jusqu'à
la fontaine de Lupin où nous prenons un corps
mort.
12
avril 1991 :
Le matin est consacré
au rangement du bateau car les amis nous ont apporté
hier des cadeaux et des surprises culinaires juste
avant le départ. Petit à petit, tout
trouve sa place.
L'après-midi,
nous allons mouiller devant la plage du Port Sud à
Fouras. Puis, sous la pluie qui commence, nous portons
des amarres pour échouer la poupe vers la terre
car mon frère Stéphane vient demain
pour le régulateur d'allures.
13
avril 1991 :
Stéphane
va passer une grande partie de la journée pour
ajuster la pale du régulateur sur l'arrière
du safran. Le soir, nous dînons à bord
avec le reste de sa famille qui nous a rejoint.
14
avril 1991 :
Nous nous déséchouons
dans l'après-midi. Stéphane tourne autour
de nous comme une âme en peine. Le premier essai
du régulateur n'est pas concluant car le vent
est insuffisant. Mouillage à l'île d'Aix
pour la nuit.
15
avril 1991 :
Les essais du
régulateur d'allures ne sont guère satisfaisants
aussi nous naviguons jusqu'à La Rochelle où
nous commandons un "Navik" de chez Plastimo.
Dur... dur... pour la caisse !!!
Nous retournons
mouiller à l'île d'Aix. Sur le chemin
du retour, profitant de l'excellente visibilité,
nous nous exerçons à l'utilisation du
radar. C'est génial!!!
16
avril 1991 :
Ce sera la journée
des contrôles :
- après
le petit déjeuner : visite des douaniers.
- puis après
le déjeuner : visite de la gendarmerie maritime.
Tous ont été
sympa...
Dans l'après-midi,
nous retournons mouiller à Port Sud à
Fouras car la météo marine annonce un
coup de vent de secteur nord.
17
-18 avril 1991 :
A cause du mauvais
temps, nous ne pouvons pas sortir. Les parties de
petits chevaux et la cuisine vont être nos passe-temps
favoris.
19
avril 1991 :
Profitant de la
marée haute, nous nous amarrons au ponton du
petit port; ainsi nous pouvons nous rendre en ville
plus facilement.
Nous avons réussi
à contacter nos amis en Corse qui arrivent
pour les vacances scolaires. Rendez-vous est pris
pour lundi à La Rochelle.
En fin d'après-midi,
nous quittons Fouras. Un grain nous surprend à
la sortie de la Charente. Nous nous faisons “brasser”
et au près, nous n'avançons guère.
Nous prenons la décision de mouiller à
l'île d'Aix.
20
avril 1991 :
La nuit a été
très mauvaise à cause de la forte houle.
Dès l'aube, nous appareillons pour La Rochelle.
La dérive
est coincée; elle ne descend plus. Quelle en
est la cause?
Pendant la navigation
jusqu'à La Rochelle, les enfants sont restés
au lit. Mais dès notre arrivée, ils
réclament leur petit déjeuner.
Après avoir
récupéré le régulateur
d'allures chez le shipchandler, nous démontons
le dessus du puits de dérive. La vase collante
accumulée lors de nos différents échouages
coince la dérive.
Stèphane
R. et sa famille, nos amis de Corse, nous font la
surprise d'arriver plus tôt. Nous les gardons
à dîner à bord.
21
avril 1991 :
Matinée
à nous occuper de la lessive. L'après-midi,
nous commençons la pose du régulateur
d'allures.
Les enfants se
sont faits un copain de leur âge, Benjamin qui
vit à bord d'un voilier lui aussi. Ils deviennent
inséparables.
22
avril 1991 :
Nos amis de Corse
passent la journée avec nous. Aussi leurs deux
filles (Maeva et Vahitiaré) se joignent aux
enfants pour jouer avec l'annexe. Bien sûr,
les gilets de sauvetage sont obligatoires.
Profitant de la
voiture de Stéphane, nous allons ravitailler
dans un hypermarché. Devant le nombre de caddies,
on nous ouvre une caisse. Ce ne fut pas simple pour
calculer le nombre de pamplemousses, d'oranges, de
vache qui rit, de rouleaux de papier wc, etc. ...
à emmener.
Le soir, autour
d'un bon repas, les souvenirs du précédent
départ de 1981 remontent. Que de nostalgie!
23
avril 1991 :
Tandis que Brigitte
range les légumes frais à l'avant dans
des cagettes en bois, je termine la pose du régulateur
d'allures que nous surnommons Stéph en souvenir
des heures passées par mon frère sur
le précèdent.
24
avril 1991 :
Nous avons réglé
le sujet de la taxe de francisation avec les douanes.
Les affaires maritimes nous accordent la 1ère
catégorie au vue du journal de bord.
Les adieux des
enfants avec Benjamin sont douloureux au moment du
départ.
Grace au vent
qui ne viendra que vers 17h, nous pouvons tester Stéph
avec succées. Ouf!!! nous nous voyons mal à
barrer jusqu'au Canada.
Nous prenons une
bouée à la Pointe des Saumonards (île
d'Oléron).
25
avril 1991 :
Sous des grains,
nous allons au port de plaisance de St Denis d'Oléron.
Dès notre arrivée, nous téléphonons
à Stéphane R. qui, le temps des vacances,
habite chez sa grand-mère dans le village.
Avec ses deux
filles, l'après-midi, nous l'emmenons faire
une sortie en mer. Malheureusement beaucoup de houle
résiduelle et plus de vent, Maeva et Aurélie
sont malades. Stéphane est heureux.
26
avril 1991 :
Les enfants partent
avec nos amis pour faire du poney. Ils reviennent
avec quelques bleus mais enchantés. Pendant
ce temps, nous avons fait un grand ménage en
prévision du départ.
27
avril 1991 :
Nous
faisons quelques courses dans le village malgré
les averses de pluie. Nous
offrons des
jouets aux enfants pour la traversée.
Après une
dernière lessive, nous téléphonons
à toutes nos familles proches pour leur annoncer
notre départ demain.
Stéphane
R. et sa famille viennent dîner à bord.
Ils sont heureux pour nous et espère nous voir
à Tahiti où ils retournent d'ici quelques
mois. Vahitiaré reste
dormir à bord.
A
suivre ...