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STERNE
sous voiles |
Vendredi 30 août 1974 :
A 16h, Jean et moi partons
de Rochefort avec un vent poussif. comme par hasard, le
moteur HB ne marche pas.
Sous un grain, nous récupérons Joël vers
18h à
Lupin. Nous déboulons grand
largue jusqu'à La Rochelle
; toute la garde robe est sortie car le vent s'est stabilisé
à force 2.
Nous y arrivons à 22h30. Les manoeuvres d'accostage
sont impeccables et Joël n'a pas servi de pare-battage.
Après une longue discussion, nous nous couchons bien
après minuit.
Samedi
31 août 1974 :
Réveil général
à 8h30 sous la pluie ; petit déjeuner copieux.
La radio annonce une bonne météo : vent SO force
2 à 4 ; mer peu agitée.
Pendant que Pen Duick VI arrive au port à flot, nous
partons en ville pour le ravitaillement
et l'achat de cartes. A notre retour, le vent siffle dans
les haubans.
L'après-midi, avec Joël, je vais jusqu'aux Minimes
regarder la mer démontée. Les pontons remuent
énormément. De nombreux bateaux viennent s'abriter.
Nous admirons un voilier de la taille de STERNE qui rentre
sous GV et tourmentin jusqu'au vieux port.
A notre retour, nous sympathisons tout de suite avec son
propriétaire : un anglais de 27 ans. A la vue de
son bazar étalé pour sécher, nous l'invitons
à notre dîner où il nous raconte son
histoire.
Il a acheté ce bateau il y a un mois pour aller en
Méditerranée. Malheureusement, il se révèle
être trop petit. Il doit se mettre à plat ventre
pour rentrer à l'intérieur; il est vrai que
c'est une armoire à glace d'1,80m environ. De plus
le pont fuit ; ce qui explique la poubelle amarrée
au pied du mât ; elle garde tous ses vêtements
au sec.
Au cours de notre discussion, nous arrivons à le
convaincre de passer par le canal du midi au lieu de Gibraltar.
De plus, Jean lui donne des adresses afin de pouvoir gagner
sa croûte en vendangeant dans les vignobles bordelais
de sa connaissance.
Dans la soirée, ses compatriotes nous invitent à
prendre le thé à bord. C'est un vieux bateau
de 1912 qu'ils ont rénové eux-mêmes.
Les boiseries intérieures sculptées sont magnifiques
sous les reflets des lampes à pétrole.
Dimanche
01/09/1974 :
La météo annonce un vent O / NO force 6 à
7.
En attendant, nous décidons l'installation d'une
drisse supplémentaire pour envoyer le foc de Joël.
Jean est très courageux car Joël a continué
son "nœud de vache" malgré les moqueries
de l'équipière d'un Arpége.
A midi, le vent faiblissant, nous risquons le coup pour
aller à St Martin de Ré. Dans le chenal, évidemment,
le moteur ne marche plus que sur un seul cylindre.
A 16h nous atteignons St Martin trempés jusqu'aux
os. Le plus dur aura été le passage de La
Pallice à cause du clapot dû au vent contre
le courant.
A la météo de 20h : nouvel avis de coup de
vent. Après avoir savouré une omelette au
jambon, nous prenons un pot en ville puis tout le monde
file aux bannettes.
Lundi
02/09/1974 :
Le coup de vent s’est installé et nous préférons
attendre une accalmie. Dans l’après-midi, nous
visitons un ROC 129 arrivé au début du coup
de vent. Le soir, nous invitons son équipage à
l’apéritif. Le carré du STERNE leur
paraît minuscule ; Pourtant, en nous serrant un peu,
nous logeons tous les 7.
Mardi
03/09/1974 :
Le
vent a faibli 5/6. nous en profitons pour aller aux Sables
d'Olonnes. La mer est restée très formée
et les cirés sont indispensables. C'est fourbu que
nous y arrivons.
Vendredi
06/09/1974 :
Du mercredi
au vendredi, nous sommes bloqués aux Sables par des
coups de vent successifs ; de plus il pleut sans arrêt.
Joel devient "fou"
et veut repartir par le train.
Nous sympathisons avec un couple de jeunes qui chante dans
un bistrot pour gagner leurs repas.
Samedi
07/09/1974 :
Nous retournons grand
largue à La Rochelle.
Sur le même parcours, un Arpége nous a mis qu’une
heure d’avance. Le STERNE a filé à 6,5
nœuds de moyenne.
Dimanche
08/09/1974 :
De retour à
Lupin où Didier, en permission, nous attend. Nous
décidons de repartir en croisière avec le
STERNE et le voilier de Joël.
Lundi
09/09/1974 :
Ravitaillement puis départ.
Nous déjeunons à l’Ile d’Aix en
attendant la marée montante. Puis nous faisons la
course jusqu’au Château d’Oléron.
Joël gagne de justesse car il navigue avec un meilleur
près que moi.
Mardi
10/09/1974 :
Nous décidons de remonter la Seudre à la voile.
A mi-chemin de Sauzon, nous devons rebrousser notre chemin
car un pont nous barre la route. Nous nous installons à
Bourcefranc pour passer la nuit au cours de laquelle l’échouage
se révèle très inconfortable. Les bateaux
à couple se couchent brusquement sur le côté,
les rives se révélant en pente irrégulière.
Mercredi
11/09/1974 :
Le lendemain
matin nous sommes l'attraction du port. Sur la place publique,
nous nous lavons et bagarrons à coups de seaux d'eau.
Pour midi nous avons droit à un repas pantagruélique
: des pommes de terre avec un lapin sauvage en sauce que
le frère de Didier a tué à la chasse.
Pour la nuit, nous nous rendons à l'écluse
de Marennes.
Jeudi
12/09/1974 :
Malgré
le manque de vent nous repartons. Nous en profitons pour
la baignade et le bronzing intégral.
Le soir, près
du Fort Boyard, des milliers de canards s'envolent à
quelques mètres de nous .
Dans la nuit, nous devons quitter le mouillage de l'Ile
d'Aix car un coup de vent d'Est est arrivé. Nous
nous réfugions à La Rochelle.
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Arrivée
au mouillage |
Vendredi
13/09/1974 :
Nous remontons la Sévre Niortaise jusqu'à
l'écluse de Marans. J'ai failli démâter
car un câble était tendu entre les deux rives
: un pont est en cours de construction. Heureusement je
l'ai vu à temps et j'ai pu piquer dans la berge.
Samedi
14/09/1974 :
Nous nous promenons dans la campagne environnante et déjeunons
dans une auberge.
Joël décide de se lancer dans la construction
d'un bateau en ferro-ciment : un Grisbi 36 dont il a vu
un article dans Loisirs Nautiques.
Le soir, nous sommes de retour à l'Ile d'Aix.
Dimanche
15/09/1974 :
C'est la fin d'une croisière heureuse et nous débarquons
tous au port de Rochefort. |